Espace de communication intergénérationnel entre les anciens (chefs coutumiers, leaders religieux, hommes politiques et personnes ressources communautaires)
Dans le cadre de la mise en œuvre du ‘’Projet d’appui aux jeunes et aux femmes pour améliorer leur participation et leur intégration dans les mouvements de contrôle citoyen et dans le suivi des politiques publiques’’ dans la région du Plateau Central avec l’appui financier de l’Union européenne, le consortium AAEPC/AIDE Burkina organise ce jour 15 juillet 2021 à la maison des jeunes de Boussé, un espace de communication intergénérationnel entre les anciens (chefs coutumiers, leaders religieux, hommes politiques et personnes ressources communautaires) et les jeunes bénéficiaires du projet afin de susciter une synergie et une franche collaboration entre ces acteurs pour une gouvernance locale inclusive.
En effet, au Burkina Faso, dans la société traditionnelle l’éducation, la formation, la socialisation et l’insertion des jeunes sont assurées au sein des structures organisationnelles traditionnelles à savoir les classes d’âges, la famille et la société clanique par les adultes, les aînés et les personnes âgées. Le jeune évolue dans une société où la famille élargie constitue le cadre social premier au sein duquel lui sont inculquées les valeurs d’obéissance, de respect et de discipline. Ces valeurs sont essentielles et fondamentales dans la société traditionnelle. En effet l’’encadrement de la jeunesse constitue un puissant moyen de canalisation de son énergie créatrice en vue d’entreprendre avec elle des actions efficaces et efficientes pour un développement durable et participatif. Malheureusement de nos jours, avec les influences négatives de la mondialisation, on assiste à l’effritement du tissu social avec son corolaire de conflit intergénérationnel.
Si la majorité des jeunes pensent qu’ils ne sont ni consultés ni responsabilisés lorsqu’il s’agit d’apporter une réponse appropriée à un problème d’intérêt général, les anciens eux estiment que la jeunesse est pressée, immature et mue par la recherche du gain facile. Or, il est admis que la participation de toutes les couches sociales à la construction de la nation est gage de bonne gouvernance et de développement durable. Si la responsabilisation est une école de civisme, les jeunes se sentiront d’autant plus responsabilisés au sein de la société lorsqu’ils auront été étroitement associés à la prise des décisions majeures qui marquent durablement leur vie et celle de la nation.
Dans la région du Plateau Central, la quasi-totalité des postes de responsabilité sont détenus par les anciens, soit des personnes d’au moins 40 ans créant ainsi un sentiment d’inégalité dans l’accès et la jouissance des opportunités existantes entravant à la cohésion sociale. En effet, impliquer les jeunes dans la gestion de la cité leur permet de se former aux cotés des ainés et d’assurer la relève pour se positionner comme véritables agents de développement et de transformation de la société.
Pour que les jeunes puissent participer davantage à la gouvernance locale, il s’est donc avéré nécessaire de créer cet espace de communication intergénérationnel afin de montrer que nous ne pouvons pas faire l’économie du passé pour construire l’avenir des sociétés ; que la jeunesse, tout en exprimant ses aspirations pour une société en évolution, ne doit pas renoncer à ses racines profondes et à son identité historique ; que les ainés continuent de transmettre leur expérience tout en étant à l’écoute des plus jeunes; et que les femmes et les hommes, tout en étant issus d’une même société, ont des rôles complémentaires à jouer au niveau de la transmission de l’expérience, de l’éclairage des prises de décisions, de la construction de la paix et de la consolidation de la démocratie dans la région du Plateau central en particulier et au Burkina Faso en général. L’atelier qui regroupe une soixantaine de participants venus des cinq (5) communes du Kourwéogo, entend engager un dialogue intergénérationnel constructif ; ouvert et direct, ancré dans l’expérience des différents acteurs en matière de gouvernance endogène et dans la vie réelle des populations de la province autour des travaux de groupes suivis d’échanges afin de faire avancer la cause de la consolidation et de la construction de la paix et de la démocratie au Burkina Faso, en vue d’un développement durable et inclusif au bénéfice du plus grand nombre.